La bataille à gagner : la présidentielle 2.0

On le sait, les réseaux sociaux sont au coeur des stratégies de communication des candidats à l’élection présidentielle. Facebook, Twitter, YouTube, Instagram, Snapchat… l’enjeu : s’affranchir des médias tout en élargissant son audience et capter les jeunes électeurs. Les réseaux sociaux est le combat à gagner pour les politiques… Explications !

Le militantisme numérique

Si le numérique permet aux candidats de faire passer des messages à leurs sympathisants ou rallier des indécis, c’est aussi une manière pour les politiciens de faire parler d’eux. « Par rapport à 2012, les politiques sont davantage dans une approche multicanale ; ils n’utilisent plus uniquement un seul réseau social comme c’était le cas, il y a cinq ans, avec Twitter », constate Alexandre Eyries, enseignant chercheur en science de l’information et de la communication à l’université Bourgogne Franche-Comté. La campagne numérique pour la présidentielle 2017 s’est davantage professionnalisée. Certains partis ont fait appel à des start-ups spécialisées sur ces sujets, comme les entreprises Liegey, Muller et Pons qui travaille pour le PS et En Marche !. Toutes les équipes numériques des candidats bénéficient aujourd’hui d’une nouvelle légitimité au sein des équipes de campagne. Pendant les débats, les équipes des candidats se mobilisent comme dans une salle de rédaction. Tout est préparé, les principaux messages du candidat sont préformés avec des visuels à l’appui, de même que ceux qui ont vocation à contrer l’adversaire. La communication sur les réseaux sociaux est orchestrée presque de A à Z afin d’accompagner la prise de parole des candidats. Cette programmation est permanente et s’exprime à chaque fait d’actualité.

Mélenchon, champion de YouTube

Si Marine Le Pen arrive en tête sur Twitter et Facebook, elle est vaincue par Jean-Luc Mélenchon sur YouTube. La chaîne du candidat de la France insoumise, qui existe depuis 2012, atteignait 30 000 abonnés en octobre. Mais grâce au coaching du youtubeur Antoine Léaument, la chaîne de Jean-Luc Mélenchon a progressé pour atteindre aujourd’hui plus de 303 000 abonnés. « Il a aidé le candidat à s’approprier les codes de YouTube, en termes de formats ou de ton (appel aux partages et aux likes) » explique Anaïs Théviot, doctorante à Sciences Po Bordeaux. Jean-Luc Mélenchon a réalisé des vidéos FAQ où il répond aux questions des internautes afin d’humaniser la relation candidat-électeurs.

Snapchat fait de la politique !

Si le numérique était déjà très important dans la campagne présidentielle de 2012, la nouveauté cette année, c’est la multiplication des nouveaux réseaux sociaux, plus ciblés, comme Snapchat. Certains candidats y sont présents pour parler aux jeunes, à l’image de ce qu’avait fait Bernie Sanders aux États-Unis. Snapchat s’est ainsi imposé l’an dernier comme le réseau social phare du scrutin américain. En France, le candidat François Fillon a répondu lundi 17 avril à une quinzaine de questions concernant l’économie, le chômage, l’éducation, et autres. Il a également répondu à des questions plus triviales, comme le coût des kebabs. Benoît Hamon lui a succédé mardi, et Marine Le Pen mercredi. Snapchat promet d’autres initiatives d’ici le 7 mai, avec de nouvelles « Our Stories » et des filtres rappelant les internautes que le scrutin approche et qu’ils peuvent effectuer une procuration s’ils ne peuvent pas se rendre dans leur bureau de vote.

Outre une présidentielle 2.0 bien présente, la télévision reste la principale source d’information politique. En effet, les likes et retweets ne sont que source d’indication de popularité et représentent qu’un engagement limité… Verdict donc le 7 mai 2017 !  La communication des politiques évoluée à chaque élection présidentielle, c’est pourquoi on peut se demander si les politiciens ne feront-ils pas l’objet de futur placement de produit pour les marques en 2022 ?

Sources :

http://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/quel-candidat-est-le-plus-populaire-sur-les-reseaux-sociaux-4843397

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