26/08/2015

Qu’est-ce que la rédaction pour le web ?

Bien écrire sur le web, ce n’est pas simplement l’addition des techniques en usage sur les réseaux. Autrement dit, l’usage d’une technique, quelle qu’elle soit, doit être justifiée par la plus-value informative apportée au lecteur. Sans plus-value, la technique n’est rien. Les utilisateurs passent plusieurs heures par jour devant un écran pour consulter de l’information sur Internet, parcourir des pages Web, lire et répondre des mails et rédiger des textes. Quels sont les éléments qui feront qu’un document sera imprimé plutôt que de le lire à l’écran ? Quelle quantité d’information sur une page Web semblera-t-elle trop dense ?

Le rédacteur web, qu’est-ce que c’est ?

Le métier de rédacteur web a envahi le monde de l’entreprise pour devenir aujourd’hui indispensable. Et pour cause : internet a pris une place considérable dans le quotidien et une importance grandissante dans le développement économique d’une société. Aussi, un entrepreneur qui souhaite progresser ne peut plus aujourd’hui faire l’impasse d’une implémentation sur internet. Et c’est là que le rédacteur web entre en jeu. Car c’est lui qui a en charge la réalisation de l’intégralité du contenu des pages web : de la simple présentation de l’entreprise aux fiches produits en passant par des argumentaires de vente ou des slogans.

Également appelé copywriter, le rédacteur web est donc à la fois une sorte de journaliste, d’écrivain et de professeur. Journaliste parce qu’une de ses tâches les plus importantes est de partir à la recherche des informations concernant le sujet qu’il doit traiter. Il doit fouiller le web, la presse papier, les encyclopédies et les articles scientifiques puis recouper ses informations, les vérifier et les lister. Écrivain parce qu’il devra ensuite synthétiser ces informations, les mettre en forme, tout en respectant une charte éditoriale spécifique qui lui dicte un ton, un ou des champs sémantiques ainsi qu’une cible. Et enfin enseignant parce que son rôle est de rendre disponible, accessible une information à l’origine éparse : les internautes viennent sur un site chercher une information ; grâce au rédacteur web, il la trouve. A mi-chemin donc entre le commercial et le pédagogue, le rédacteur web est le nouveau maître de la toile. Sans lui, sans son contenu, un site n’est rien.

Définition de l’article web

L’article web est plus court que les autres. Qu’il soit écrit, audio ou vidéo, il s’inscrit majoritairement dans des formats restreints, parce que l’attention du lecteur sur un écran est plus aléatoire : pas plus de 6000 signes, d’une minute de son ou de trois minutes en vidéo. Au-delà, l’exercice nécessite une grande mise en scène de l’information. Et si vous dépassez ces formats, vous ne serez pas intégralement lu par les internautes.

L’article web est donc plus court et avec de très nombreuses entrées, de façon à capter et maintenir l’attention du public. Il se définit aussi par l’usage du « rich médias », c’est-à-dire l’ensemble des techniques offrant de la diversité à l’article (mélange des médias) et de la profondeur au texte (liens interne et externe), en s’adaptant au mieux aux contraintes de la navigation en ligne. Le travail d’un rédacteur web n’est pas foncièrement différent de celui d’un journaliste de la presse écrite. Toutefois, le rédacteur web doit adapter son écriture au support web. Celle-ci doit être synthétique, concise, rapidement compréhensible, d’où l’intérêt de faire des phrases courtes et dans un style très dynamique.

Cette écriture doit prendre en compte la dimension interactive du web (commentaires, forums, liens hypertextes). Le rédacteur doit donc inviter son lecteur à cliquer sur des liens, à laisser des commentaires et à participer au sujet, car c’est tout l’intérêt du web, le média est très réactif. L’internaute est un lecteur versatile, il faut donc « l’accrocher » dès les premiers mots…
Au sein d’une entreprise, le rédacteur web est recruté pour produire des contenus qui serviront une stratégie marketing établie. Il collabore alors avec le service marketing, les directions générale et commerciale.

Pourquoi mettre de la photo, du son ou de la video ?

Le journalisme en ligne suppose de se poser en permanence la question : quel média est-il le plus adapté pour rendre compte d’une situation ? Dans l’ensemble :

L’écrit reste prépondérant et le plus simple des médias.
Le son est souvent le média du reportage, du portrait ou de l’entretien.
L’image (photos ou vidéos) permet de mieux rendre les sujets « collectifs », type manifestation, événements, séquences d’action où interviennent plusieurs personnages.

Une fois la réponse obtenue, il faut évaluer rapidement si vous êtes en mesure, techniquement, de répondre à l’enjeu. C’est pourquoi toute rédaction web doit pouvoir enregistrer du son, de l’image et de la vidéo pour ensuite traiter cette matière et la mettre en ligne. La simplification des appareils et la baisse de leur coût rend aujourd’hui accessible ces techniques, quitte à avoir recours à un matériel grand public (smartphone, caméscope, dictaphone).

Que sait-on du comportement de lecture à l’écran ?

D’après O’Hara (1996) plusieurs manières de lire peuvent être identifiées. Il y aurait :

La lecture «réceptive» c’est-à-dire une lecture assez proche du comportement d’écoute,
La lecture «réflexive» qui nécessite des interruptions permettant la réflexion,
Le «parcours» (skim reading) qui consiste à lire rapidement afin d’avoir une idée globale du contenu. C’est ce type de lecture qui permet au lecteur de décider si le texte mérite une lecture attentive,

Le «balayage», qui consiste à parcourir le texte afin de savoir si une information est présente ou pour localiser une information dont on sait qu’elle fait partie du texte.

La plupart du temps ces activités de lecture sont accompagnées d’activités telles que :

  • le surlignage,
  • la prise de note,
  • le résumé,
  • et la représentation graphique.

La question que l’on peut ensuite se poser concerne les raisons de la lecture. Pourquoi lit-on ?

  • pour apprendre ?
  • pour se renseigner ?
  • pour répondre à des questions ?
  • pour résumer ?
  • pour alimenter une discussion ?
  • pour corriger des épreuves ?
  • pour faire ? (une recette de cuisine, monter un meuble, etc.)
  • pour écrire ou modifier un document ? (ce que je fais actuellement…)
  • pour critiquer ?
  • etc.

 

On voit bien à partir de ces éléments que selon les objectifs de lecture et en fonction des activités qu’elle met en oeuvre, la présentation à l’écran ne sera pas forcément la meilleure solution. C’est pourquoi les textes longs et les documents transmis électroniquement sont aussi présentés dans des formats qui permettent de les imprimer. Ces objectifs de lecture et les manières de lire permettent de comprendre l’évolution des «e-books» (ces livres électroniques) bien que cette évolution n’ait pas encore réussie à convaincre les acheteurs…

Et que sait-on de la lecture sur le Web ?

Sur le Web, 79% des lecteurs auraient une lecture de type «balayage».
La lecture sur écran serait plus lente de 25% comparativement à la lecture papier. De plus les internautes ne semblent pas aimer le défilement des pages longues. Cela implique que les contenus doivent être courts et bien organisés, l’information importante devant être présentée en haut des pages.

Les journalistes multimédias doivent-ils savoir tout faire ?

Parfois décrits comme les « Shiva de l’information » (du nom de la divinité indienne à trois yeux et quatre bras) capables de tout faire, les journalistes multimédias doivent être en mesure de maîtriser chacune de ces techniques, sans pour autant les utiliser toutes en même temps. Dans la pratique, c’est d’ailleurs impossible : oubliez ceux qui prétendent être capables de tout faire en même temps. Cela n’existe pas. En revanche, il est primordial de faire un choix technique avant de partir sur le terrain, quitte à changer en cours de route, si jamais les circonstances l’exigent.

 

 

Sources : web2mag.info, vivresonblog.com, commentçamarche.net, matthieu-tranvan.fr, blogdesmetiers.com, 24hdansuneredaction.com

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